Tout fout le camp ma bonne dame. Que les ministres fraudent droit dans les yeux, admettons… J’rigole hein!
Mais qu’un » artiste » ne respecte pas le travail d’un autre… Ou va-t-on?
Non non, je ne joue pas la vierge effarouchée. Y’a belle lurette que je ne suis plus effarouché 🙂 Mais quand je découvre que certaines de mes photos ont été utilisées sans mentionner ma paternité, il y a de quoi pousser un cri. Aaaaaaarghhhhhh! Ouf ça fait du bien !
Il y a quelques mois, le patron d’un café-théâtre me demande de couvrir deux spectacles. L’affaire est conclue et c’est avec un réel plaisir que je remplis ma tâche. Deux bons spectacles bien sympas. Chouette petite salle et public complice. Lumière bien gérée (pour une fois). Résultat : de bons clichés que le patron s’empresse de publier (avec crédit comme il se doit).
L’un des deux « artistes » ayant vu ces photos me demande s’il peut en obtenir copie. Ce que j’accepte en lui mentionnant bien : « Fais-toi plaisir » !
Sauf qu’il a dû mal comprendre le sens de mon encouragement. La vaseline n’était pas comprise…
Je pensais, grand naïf que je suis, qu’il allait les publier en mentionnant, non seulement le lieu, mais aussi le photographe. Vous savez un truc du style : © Photo : Bertrand Haulotte…
Que neni ! Les photos sont publiées sans me créditer mais de surcroît en ayant pris soin de supprimer ma jolie signature (hein oui qu’elle est jolie ma signature).
Cette signature, lorsqu’il s’agit d’un contrat établi, je ne la mets pas (mes clichés sont vendus. On en fait ce que l’on en veut).
Quand j’offre des clichés, je n’offre pas le Durex Play en bonus. Je prends la peine de signer mes « oeuvres inestimables ».
Comme cette signature est filigranée et légère, pas compliqué à effacer sur fond noir. J’en suis même venu à douter de l’avoir mise lors de l’envoi. Mais voyez ci-après, un reliquat subsiste…
Le phénomène est visible sur toutes les photos reprises 🙁
Et l’originale… Voyez que j’ai même la correction d’insérer le logo du café-théâtre.
Ensuite, je vérifie les « exif ». Ouf, l’honneur est sauf.
Bien sûr je prends contact avec le « webmaster/graphiste » du site.
La réponse ma fait sourire (histoire de me faire oublier le Durex Play) :
« Bonjour !
Le temps était pressant quand à la Deadline de la mise en ligne du site, certains détails on donc été reportés.
Vos photos seront crédités dans les plus bref délais, étant moi même photographe des autres photos se trouvant dans « Scène » je ne l’ai pas encore fait pour moi…
Merci de ce rappel à l’ordre. =) «
J’ai envie de dire :
Non mais allô quoi. T’es photographe et tu ne crédites pas les photos? Non mais allô quoi…
T’es graphiste et tu effaces un logo? Non mais allô quoi…
En attendant, cette réponse m’a été fournie il y a 10 jours et aucun changement.
Qu’on ne s’étonne plus si je défigure mes photos offertes d’une ignoble signature énorme à l’avenir.
Il est flatteur et j’apprécie d’être publié mais… avec crédits !
Jules,
J’ai adoré ton spectacle et je ne retire rien à ton mérite. Il serait juste qu’au moins toi, artiste-créateur, tu comprennes que la photo est aussi un métier de création.
Je recommande à tous ceux qui liront ce billet d’aller te voir. Si si. C’est sincère.
Visiter le site de Jules : www.lesitedejules.com
Mais demande à ton graphiste de respecter les règles en matière d’image.
Amicalement,
Bertrand
Salut Bertrand,
Je te soutiens totalement, tu leur fait plaisir en donnant tes photos et il les publie sans ta signature, pour moi c’est un manque de respect envers le travail du photographe qu’il soit professionnel ou pas !
Cdt,
Willi@m
Et comme tu dis : Professionnel ou pas ! 🙂
Je te comprends et je suis 100% d’accord avec toi. Quand on a le temps de supprimer une signature en filigrane, on a le temps de publier les crédits photo.
Comme dirait ma compagne, les gens t’apprennent à vivre et d’autant plus étonnant de la part d’un artiste.
Exactement ! La deadline m’a fait marré (très jaune) … T’as bien résumé ma chose.
C’est malheureusement devenu une sale habitude. « Ce qui est aux autres est à moi. »
Ça nous est arrivé plusieurs fois, même dans un journal. Ça a été vite réglé.
Ben pour l’instant, je me contente de l’humour… Mais si je ne vois pas de changement, je serai plus « pressant ».
Beau « Coup de gueule » !
Sympa ce » http://regex.info/exif.cgi » … Et pratique !
Merci!
Fred.
À ton service 🙂
Bonjour, très bon blog que je rajoute à mes favoris 🙂
Comme je te comprends !!! Cela m’ est arrivé quelques fois, que ce soit par des mairies ou des particuliers … Les « gens » ne connaissent et ne comprennent pas le droit d’ auteur et le droit à l’image … c’ est affligeant !!! Comme tu le dis, obligé de mettre une signature grossière, mais plus lisible et surtout plus galère à retirer.
Bonne continuation, au plaisir !!
Merci Yannick. Je m’en vais de ce pas (de souris) jeter un oeil sur ton site 🙂
L’ « oubli » des crédits est hélas courant, par contre la retouche de photo pour effacer une signature, c’est tout autre chose. Cela montre que la personne a sciemment voulu effacer la paternité de la photo, ce n’est pas une simple distraction et un accident mais une volonté délibérée de ne pas respecter les droits d’auteurs.
Du coup, j’ai du mal à comprendre que tu laisses « passer ça ». Dans de tels cas, j’envoie une note d’auteur au barème de l’UPP pour chaque publication pour lesquelles il y a eu une volonté manifeste de cacher la paternité…
Ce serait, je crois, plus dissuasif. Au pire, si tu ne veux pas te brouiller, tu peux toujours leur dire « voilà ce que je pourrai vous réclamer » ou « bon, ça ira pour cette fois », mais là, je trouve qu’ils s’en tirent à très bon compte… Pas sûr que ça leur serve de leçon…
Effectivement, j’ai tendance à être assez « gentil ». Mais j’ai du mal à être « juridique » et je préfère souvent le compromis ou la manière commerciale pour régler mes litiges. Cela ne m’a pas trop mal réussi jusqu’ici.
Depuis lors, mon crédit est bien réapparu donc je m’en satisfais 🙂
J’avoue que je n’étais pas juridique au départ, mais j’ai fini par me rendre compte que laisser les utilisateurs prendre mes photos gratuitement sans mention de paternité, sans demande d’autorisation et sans versement de droit, c’était aussi faire une concurrence déloyale envers les artistes et les pro… – je précise que je suis amateur. Du coup, quand je découvre ces contrefaçons pour des sages commerciaux, je me retourne maintenant systématiquement contre le diffuseur pour lui réclamer le barème de l’UPP. J’espère que la « sanction » à valeur dissuasive pour la suite, et les incites plus à respecter les droits et a payer une rémunération que d’essayer de copier les images en Loucedé. Et, ne nous en cachons pas, ça rapporte aussi, un peu, de quoi amortir une partie du matériel.
Mais ça prend du temps et de l’énergie, et je comprends ceux que ce côté « litige » rebutte.