A Françoise
19/04/1971 – 12/03/2009
Jardin Secret
(Pierre Rapsat)
Parle-moi sans pudeur
De tout c’que t’as sur le coeur
Dis-le moi, Dis-le moi
As-tu croisé le bonheur?
Et tout ce qu’on ne dit pas
Qu’on garde au fond de soi
N’attends pas, dis-le moi
Même si ça m’regarde pas
Parle-toi, parle-toi
Moi je n’y arrive pas
Jamais les mots ne viennent
J’sais pas pourquoi
Parle-moi
Qu’elle tremble de joie, de tristesse
Se révolte, se confesse
ta voix est une caresse
Sur quel chemin de l’enfance
As-tu perdu l’innocence?
Souviens-toi et dis-moi
Aimerais-tu qu’elle recommence?
As-tu beaucoup de regrets?
Les échecs, les succès
Dis-les moi et dis-moi
As-tu un jardin secret?
Parle-toi, parle-toi
Moi je suis trop maladroit
Surtout n’arrête pas, n’arrête pas
Parle-moi
Qu’elle soit remplie de promesses
Ou un cri de détresse
Ta voix toujours me caresse
Je n’ai jamais su parler
J’ai toujours écouté
Tout ce que je ressens
C’est par toi que je l’entends
Parle-moi de tes colères
Es-tu toujours sincère
Dis-le moi, oui dis-moi
Es-tu heureuse ou amère
Dévoile-moi tes désirs
Qu’est-ce qui te fait rougir
Même tout bas dis-le moi
T’es-t-il arrivé de haïr
Parle-toi, parle-toi
Moi je n’y arrive pas
Jamais les mots ne viennent
J’sais pas pourquoi
Parle-moi
Qu’elle tremble de joie, de tristesse
Se révolte, se confesse
Ta voix est une caresse
Qu’elle soit remplie de promesses
Ou un cri de détresse
Ta voix toujours me bouleverse.
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Par Etienne Debrulle
Comment s’en sortir lorsque se cache,
Même sous ses dehors les plus anodins,
Un enseignement aussi cruel .
J’ai troqué ma rage contre une politesse exemplaire .
Une politesse de petite fille qui a peur .
Un long chapelet de merci,
De révérences soumises, de silences obligés .
Depuis, je ne peux ni parler, ni écouter .
Les paroles me fatiguent .
Je ne comprends plus rien, je ne crois en rien,
Pas même en moi .
Je ne veux plus de votre chemin,
Vous qui m’offrez un abîme .
Je veux les fleurs sauvages et m’ouvrir au printemps .
Ivre de vent et de feu, je quitte la scène en douce et regagne l’esquisse d’un passé,
Que je voulais retrouver .
Imperceptiblement le désespoir s’est emparé du rire pour l’étouffer sous le baiser avorté de l’existence .
Cauchemar domestiqué au cours duquel s’accumule
Un bagage lourd d’irréversible .
Longtemps mon désarroi a puisé, dans la musique et les mots, un peu de savoir-vivre .
Je n’ai plus l’énergie de poursuivre .
Recul et lassitude mènent du désir de vivre à celui de mourir, simplement .
Au bord du gouffre, la dignité s’incline !!!
Je m’abandonne à la solitude,
Non sans vous aimer mes enfants .
La maladie a fait, pour moi, l’irréparable .
Fini les petites soirées,
Les plaintes indécentes,
Entre ivresse tapageuse et dédain silencieux .
Fini les propos imprégnés de certitudes ,
Et les autres monologues du vide,
Les vôtres et les miens .
Je n’ai plus rien à vous dire , j’ai même tout à vous taire !!!
Je ferme la porte, je pars .
Me voilà à présent sur une terre incertaine,
Avec son arrière pays tout en douceur .
Mûre pour d’autres dérives,
Un avenir d’une probable sérénité
Et si vous saviez me comprendre ….
magnifique, bon vent….à Françoise
Je connais cette douleur indescriptible que l on cache jour apres jour, elle ne disparait jamais. Annee apres annee, on se dit que ca va aller, mais non, on fait croire que tout va bien mais rien ne va, au mieux, on camoufle et on apprend a faire semblant
C’est justement en faisant semblant que rien ne s’arrange. Mais il semble que c’est une caractéristique répandue dans cette famille.
Si tu en as marre de jouer à « tout va bien, je vais bien », n’hésite pas. J’ai des petites oreilles mais elles captent bien 😉